Mini-fic n°2

Neptune Grand Hotel

Une boule au ventre. Une main tremblante. Une hésitation. Les pensées allaient vite, trop vite. Elle était pourtant certaine de son choix quand elle était partie de chez elle. Elle savait ce qu’elle allait dire. Et pourtant, elle se retrouvait dans le couloir. A ne pas savoir si elle devait frapper ou juste s’en aller.

Un coup à la porte. Le temps de se lever, barbouillé. Dans un brouillard complet, il déambula dans la suite en tentant vainement de ne pas buter dans les bouteilles qui jonchaient le sol, ou même les meubles qui n’étaient plus à leur place. Atteignant la porte, il l’ouvrit.

Frappera, ne frappera pas ? Toujours la même interrogation. Et puis une pulsion, une envie, ou peut être simplement une erreur. Mais la main toqua à la porte. Elle regretta presque aussitôt. Mais pas quand la porte s’ouvrit.

Une douce sensation visuelle. Une petite, blonde, menue, sentant les promesses. Elle leva les yeux presque pleins d’espoir et commençant une tirade. Il aurait aimé l’arrêter mais il voulait entendre ce qu’elle avait à dire. Il ne comprenait pas de quoi elle parlait mais l’entendre parler d’avenir entre eux était trop tentant. Alors il la laissa terminer. Mais peut-être n’aurait-il pas dû.

Un monologue face à une personne qui avait un regard interrogatif. Mais une avalanche de mots qui ne demandaient qu’à sortir. Puis un mot final. Mais toujours le même regard interrogatif.

‘Tu te souviens quand tu as dit que notre relation était épique ?’. La vérité est que non, il n’en avait aucune idée. Mais cette idée lui plaisait. ‘Je …’.

Une désillusion. Elle réalisa qu’il ne savait absolument pas de quoi elle parlait. ‘Oh non …’.

***

Lycée Neptune High

Une journée bien morose commençait. Le procès de son père n’avait pas été à la hauteur de ses espérances. Dans le couloir, un visage familier atteignit sa hauteur.

Veronica : T’as assisté à un super procès ces derniers temps? blagua-t-elle.

Elle arrivait encore à sourire. Lui n’y arrivait plus.

Logan : Super ? Le mot est faible! continua-t-il sur le ton de la blague.

Leurs regards se croisèrent, Veronica détourna le sien aussitôt. Mais il fallait qu’il tente:

Logan : Veronica… commença-t-il.

Veronica : Est-ce que Lucky te parlait parfois des Sharks ? Ou de Woody ? Il jouait dans l’équipe mineur et…

Il lui dit tout ce qu’il savait et elle partit. Comme un coup de vent. Elle ne lui laissa même pas la chance de s’expliquer, de parler ou de s’excuser. Mais il n’allait pas lâcher le morceau.

***

Maison Mars

Après une dure journée de labeur, rien de tel que de retrouver son chez soi ! Veronica vérifia si son père était arrivé et ne le vit pas. Elle entreprit d’aller à Mars Investigations pour le retrouver et parler de l’enquête du bus. Mais on toqua à la porte. A travers les stores, elle reconnut la silhouette. Elle pensa à ne pas aller ouvrir mais une voix retentit.

… : Ta voiture est garée dehors, Veronica. Alors montre-toi.

Sa voix lui donna des frissons. Agréables. Elle ouvrit la porte. Son appréhension était à son comble.

Logan : Je me suis dit que je réussirais bien à te voir un jour, sans que tu me fuies, finit-il avec un demi-sourire triste.

Veronica : A vrai dire, je m’apprêtais à aller au bureau, dit-elle avec un sourire coupable.

Logan : Évidemment... Écoute, laisse-moi juste quelques minutes, tu veux ?

Veronica accepta, mal à l’aise. Logan appuya son bras sur l’embrasure de la porte et fixa Veronica, qui avait le visage qui virait au rouge. Instinctivement, elle baissa les yeux. Logan sourit, prenant un malin plaisir à la voir rougir.

Logan : Alors voilà… Je ne sais pas trop ce que je t’ai dit l’autre soir.

Un frisson.

Logan : Mais, tu as dit que j’avais qualifié notre relation d’épique.

Un second frisson pour Veronica, un soupir pour Logan.

Veronica : Oui. Mais, tu avais bu, Logan, dit-elle avec un faux sourire. Tu n’es pas obligé de faire ça, tu sais.

Logan : Faire quoi? demanda Logan, intrigué.

Veronica : De venir t’excuser, faire un mea culpa et tout.

Logan : Et si j’ai envie de m’excuser, Veronica ? Si j’ai envie de faire un mea culpa ? Et si le mot ‘épique’ me trotte dans la tête depuis que tu l’as prononcé ?

Veronica : Logan… commença-t-elle nerveusement.

Mais elle n’eut pas le temps de continuer. Elle n’eut pas le temps car ses lèvres furent soudainement occupées. Un baiser timide, rempli de prudence, de douceur et surtout rempli de peur. Puis un regard long, intense.

Logan : Comme quoi, même quand j’ai bu j’ai raison, ironisa-t-il. Notre histoire était épique, Veronica.

Veronica : ‘Était’? interrogea-t-elle avec un sourire malicieux. Tu veux dire qu’elle l'est encore, pas vrai ?

Logan : C’est à toi de le décider ça Veronica, continua-t-il avec plus de sérieux.

Veronica l’embrassa. Une fois. Deux fois. Trois fois.

Veronica : Oui, je veux qu’elle le soit encore. Mais sans cris, sans larmes, sans sang, conclut-t-elle avec un sourire.

Logan : Quoi? sourit-il.

Veronica : Je … t’expliquerai.

Ils se sourirent. Simplement. Ils étaient sur le pas de la porte, à se regarder amoureusement.

Logan : Notre histoire est vraiment …

Logan & Veronica : Épique, achevèrent-ils en riant.

… : Veronica Mars, prononça une voix familière.

Une voix familière que Veronica détestait.

Aaron : Bonsoir, les amoureux, ironisa Aaron.

 
C’était dans ces situations que le mot ‘épique’ prenait tout son sens. Heureusement pour eux, leur relation l’était.